De douloureux Souvenirs... [PV personne ^^]

J'inspire à fond l'air chargé de senteurs acidulées de la Forêt profonde. Aujourd'hui, le temps se fait doux, les oiseaux chantent, et, sous le bois, l'éclat pâle et scintillant des rayons de Soleil perce les feuillages épais. Désormais, cela va faire un an que je me rends seul ici, un an que Lynalee n'est plus là. Que les jours passent lentement sans un peu d'Amour... Malgré les mois passés, mes remords hantent encore mes rêves et mon Cœur ne s'allège en aucun cas, blessé par l'absence de celle qu'il aime. J'aurai pu les sauver tous, elle et les Infectés, mais j'ai été aveugle, incapable de voir la vérité en face. Et tous on rejoint la Mort par ma faute. Plus j'y pense, plus je me dis que Lynalee savait ce qui l'attendait là bas, dans l'immeuble, ce qui expliquerait pourquoi elle m'aurait laissé sa chaine, le bijou portés par tous les détenteurs de Don quelconque. Heureusement, les membres de l'Autorité Fédérale ne savent pas ce que signifie cet objet, sans quoi, je me serai fait démasqué depuis longtemps. Je soupire et, l'Ame en peine, ouvre brusquement mes iris émeraudes. Je sais pourtant ; je sais qu'il ne sert pas à grand chose de ressasser la passé d'une Vie perdue, mais c'est plus fort que moi, et je ne peux m'en empêcher. Instinctivement, mes jambes me portent hors du long Chemin rectiligne, et, suivant leur appel, je m'enfonce dans les fourrés verdâtres. J'arrive (enfin) hors des broussailles et des ronces avant de me retrouver face au Grand Chêne qui se dresse au centre de la Nature folle. C'est notre Arbre, celui ou ma Dame Fantôme et moi avons passés tant de temps ensemble. J'effleure du bout des doigts le tronc recouvert d'une mousse opaque et, doucement, je les laisse parcourir l'écorce puissante et rugueuse de l'Habitant de la Forêt. Ma main sent l'encoche que je cherchai, et, lentement, j'enfonce mes ongles dans le léger trou, repassant son contour, m'imprégnant de l'Energie qui s'y trouve. Les initiales que j'ai gravé là pour Elle, encore imprégnés de notre attachement réciproque, y sont encore. Soudain, un doux picotement fourmille en moi, suivi de par un souffle, incroyablement doux pour être à l'origine de la brise d'Automne. Alors que, plein de tendresse, je laisse la présence invisible de mon Ame Sœur m'envahir, j'entends des jurons venant de la route que j'ai empruntée. Laissant retomber la faiblesse dont je me suis pourvu l'espace d'un instant, je me baisse et saisis les poignards accrochés à mes bottes. Je ne suis pas en Patrouille, mais j'ai tout de même des armes à portée de mains. Tendu, je lance, acerbe :
- Qui va là ? Répondez !
Sans l'admettre, je suis enragé de n'avoir pu profiter plus longtemps de ma Belle Aimée, dérangé par ce visiteur indiscret.